Depuis le 1er janvier 2024, le compostage des biodéchets est devenu une obligation pour tous les foyers français. Cette mesure, visant à réduire les déchets et à favoriser le recyclage, a entraîné de nombreux changements dans nos habitudes quotidiennes.
Un an après son entrée en vigueur, il est temps de dresser un bilan et d’examiner les conséquences pour ceux qui ne respecteraient pas cette nouvelle réglementation.
Impact du compostage obligatoire sur la réduction des déchets
L’introduction du compostage obligatoire a eu un effet significatif sur la quantité d’ordures ménagères produites. Dans le Perche sarthois, le Syvalorm (Syndicat de valorisation des ordures ménagères) a constaté une diminution de 5% du volume des déchets ménagers. Cette réduction est encourageante, bien qu’elle soit attribuable à plusieurs facteurs :
- Le tri des biodéchets
- La baisse de fréquence des collectes
- La mise en place d’une redevance spéciale pour les gros producteurs de déchets
Willy Acot, directeur du Syvalorm, souligne l’importance de cette évolution : « Nous sommes satisfaits de cette baisse, qui montre que les citoyens s’impliquent dans la démarche de compostage. » Il ajoute que les composteurs partagés ont joué un rôle primordial, avec 9 400 kg de biodéchets détournés des ordures ménagères sur l’ensemble des sites.
Mise en place et adoption des solutions de compostage
Pour faciliter la transition vers le compostage obligatoire, diverses initiatives ont été mises en place :
1. Installation de composteurs partagés : Le Syvalorm a déployé 16 composteurs dans différentes communes, notamment à Connerré, Villaines-la-Gonais, Bessé-sur-Braye et Saint-Calais. Ces installations sont gratuites pour les municipalités et permettent aux résidents ne disposant pas d’espace suffisant de participer au compostage.
2. Vente de composteurs individuels : Le syndicat propose deux modèles de composteurs à la vente depuis 2003. Les chiffres de vente ont connu une augmentation spectaculaire :
Année | Nombre de composteurs vendus |
---|---|
2013 | 250 |
2022 | 407 |
2023-2024 | Plus de 700 par an |
Cette explosion des ventes témoigne de l’engagement des citoyens dans la démarche de compostage. En revanche, Willy Acot note que « le rush est derrière nous. La période a été faste de mi-juillet 2023 à mi-juillet 2024. »
Remarquons que le compostage peut parfois attirer des rongeurs indésirables dans votre composteur. Heureusement, des solutions existent pour résoudre ce problème.
Conseils pratiques pour un compostage efficace
Pour réussir son compost, il est fondamental de suivre quelques règles de base. Voici les principaux conseils fournis par le Syvalorm :
- Équilibrer les déchets : Mélanger des déchets riches en azote (épluchures, restes de fruits et légumes) avec des déchets riches en carbone (feuilles mortes, branchages).
- Maintenir une humidité suffisante : Le compost doit être ni trop sec, ni trop humide.
- Aérer régulièrement : Mélanger le compost pour favoriser la décomposition.
- Choisir le bon emplacement : Installer le composteur sur un terrain plat et légèrement ombragé.
Il faut souligner que certains déchets inattendus peuvent être compostés. Par exemple, le marc de café, souvent considéré comme inutile, peut devenir un excellent activateur pour votre compost.
En hiver, votre composteur peut même servir à d’autres fins écologiques. Certains matériaux légers issus du compostage peuvent être utilisés pour créer des abris pour les oiseaux, alliant donc compostage et protection de la biodiversité.
Sanctions et perspectives d’avenir
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’existe pas de sanction directe pour les foyers ne pratiquant pas le compostage. Willy Acot explique : « Il n’y aura pas de sanction. Seulement, les usagers se punissent tout seuls. Ils ont plutôt intérêt à le faire pour réduire leurs ordures ménagères et ne pas payer de levées supplémentaires. »
Cette approche incitative semble porter ses fruits, comme en témoigne la réduction des ordures ménagères. D’un autre côté, des défis persistent :
- Certaines installations prévues ont été abandonnées dans des communes comme Sceaux-sur-Huisne et Savigné-l’Evêque.
- Le maillage territorial reste incomplet, avec 133 communes couvertes par le Syvalorm, dont certaines n’auront probablement jamais de composteurs partagés.
Pour l’avenir, le Syvalorm prévoit d’installer de nouveaux composteurs partagés, notamment à La Ferté-Bernard, Lamnay, Lavaré et Vibraye. Ces installations contribueront à étendre la pratique du compostage et à réduire davantage le volume des ordures ménagères.
Si vous rencontrez des difficultés avec votre compost, notamment la présence de nuisibles, sachez qu’il existe des méthodes naturelles efficaces pour éloigner les rats de votre composteur.
En définitive, le bilan après un an d’obligation de compostage des biodéchets est encourageant. Les citoyens semblent avoir adopté cette pratique, contribuant par suite à une gestion plus durable de nos déchets.
Bien que des progrès restent à faire, cette initiative marque un pas significatif vers une société plus respectueuse de l’environnement.
Le compostage obligatoire des biodéchets, en vigueur depuis un an, a un impact positif sur la gestion des déchets.
- Réduction des déchets ménagers de 5% dans le Perche sarthois
- 9 400 kg de biodéchets détournés grâce aux composteurs partagés
- Explosion des ventes de composteurs individuels, passant de 407 en 2022 à plus de 700 par an
- Pas de sanction directe pour les foyers ne pratiquant pas le compostage, mais incitation financière
- Perspectives : installation de nouveaux composteurs partagés dans plusieurs communes